Ce qui renforce le syndrome

Quand je vois les autres doctorant.e.s du groupe PTH avoir leur date de soutenance et de dépôt, je me dis que j'ai raté des cases et que je ne suis pas à ma place

Mon ancienne directrice de thèse m'a envoyé un mail incendiaire dans lequel, elle disait que je ne serai jamais capable de réaliser un travail de qualité digne d'une thèse.

La peur que j'avais eu toute ma vie d'être démasquée s'était réalisée avec cette simple phrase.

J'ai été morose tout un week-end et puis j'ai décidé que personne ne pouvait me dire ce que j'étais capable de faire

Quand on me demande "alors tu as bientôt fini?", "tu en es où avec ta thèse", "alors toujours pas fini?", comme si je prenais trop de temps, comme si la rédaction d'une thèse était simple

L'impression d'être la seule à vivre ça (je constate ce soir que ce n'est pas le cas!)

Quand un(e) collègue parle des choses comme s'il connait tout, les autres n'ose pas dire qu'on connait pas tout, donc tout le monde fait semblant de connaitre tout. Et c'est un cercle vicieux...

Le fait de rester isolée, d'éviter les situations où on ne se sent pas "légitime".

Le fait de se comparer aux autres.

Les retours de l'entourage qui fait comme si faire une thèse était simple, et que si je n'y arrive pas comme je voudrais, c'est par simple manque de volonté

Des collègues qui estiment que mon sujet n'est pas de la littérature et que tout le monde est capable de le faire.

les remarques et le parler pompeux des autres doctorant(e)s

le manque de connaissances du "syndrome de l'imposteur"

Discuter avec les doctorants plus avancés : ils me renvoient à mon manque de connaissances/expérience

Discuter avec les doctorants moins avancés : lorsqu'on me demande conseil, et que j'ai peur de ne pas avoir assez d'expérience/connaissances pour leur répondre, ou que ce soit totalement faux car je n'ai rien compris

De parler avec mon directeur de thèse, qui a énormément de connaissances (et de me dire qu'il a des années et des années d'expérience ne m'aide absolument pas)

Un jour j'ai posé une question sur la problématique en réunion de laboratoire, un doctorant qui voulait se faire mousser s'est exclamé choqué que c'était une évidence.

Le fait d'avoir l'impression d'être la seule à me sentir comme ça.

Mon manque de culture de la littérature dite élitiste.

les anciens collègues de M2 qui disent "mais comment tu connais pas ... alors que t'es en thèse quoi"

le temps qui passe et qui nous manque pour pouvoir avancer dans la thèse

le manque de compréhension de cette situation particulière de l'entourage

les attentes immenses de ma famille, de mes collègues dans le boulot civil, de mon DT...

la relation avec le directeur de thèse!!!!!!!!!

Ce qui renforce mon syndrome de l'imposteur en moi et autour de moi

Comme j'ai commencé ma thèse alors que j'étais salariée (et plusieurs années après l'obtention de mon Master), je n'ai pas été dans un parcours "classique", et j'ai l'impression d'être "à part", et de ne pas connaître vraiment tout mon domaine d'étude comme j'imagine que c'est le cas pour les autres qui ont fait un parcours universitaire "classique"

J'ai versé à fond dans les deux eceuils que vous avez décrit, alternant entre travailler comme une forcenée (à l'approche d'échéances) vs périodes de procrastination totale de la thèse, jusqu'à un burn out et des troubles de l'anxiété.

Un complexe de classe sociale et milieu d'origine

le système de 6 ans de thèse qui ignore les gens qui ont une activité professionnelle

J'ai échoué deux fois à un examen auquel je tenais, et j'ai peur d'un troisième échec. Cela voudrait dire que je ne suis pas à la hauteur. Que mes capacités sont limitées par rapport aux autres et confirmerait le fait que je n'ai pas ma place.

Toutes les personnes, l'entourage privé, ou au sein de la recherche, qui te demandent quand est-ce que tu vas soutenir...

l'impression de ne pas être à sa place

De ne pas réussir à me mettre à la rédaction